mercredi 1 juin 2011

Syrie : pourquoi la communauté internationale n'agit pas


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Deux poids deux mesures ?

Ces derniers jours, le régime syrien a tué au moins trente personnes lors de manifestations pacifiques. Au total, il y aurait eu deux à trois cents morts depuis le début des troubles. Pourtant le Conseil de sécurité, qui a autorisé des bombardements contre les forces de Kadhafi qui menaçaient les populations civiles, n'agit pas contre le régime Assad.

Pour l'instant, le Conseil n'envisage même pas des sanctions contre les dirigeants syriens, un gel de leurs avoirs par exemple. Il ne les menace pas d'une saisine de la Cour Pénale Internationale, comme il l'a fait pour Kadhafi et Gbagbo.

Pourquoi ce mutisme, cette inaction ? Pour au moins cinq raisons :

- Les responsables occidentaux répètent qu'il y a une différence entre les types de répression mise en œuvre par Kadhafi et Assad.  Le premier a fait tirer l'armée sur son peuple, alors que le second n'a recours qu'à la police. Hier pourtant, Damas a déployé des troupes et des chars dans les villes rebelles, notamment autour de Banias.

- A Paris et dans d'autres capitales, on dit qu'à la différence de Kadhafi, Bachar El-Assad assure qu'il veut entreprendre des réformes. Il faudrait donc lui laisser un peu de temps et un peu d'espace politique pour imposer celles-ci à un entourage très réticent. On peut néanmoins remarquer que le président syrien a surtout parlé de réformes économiques et non politiques.

-  Il est fort peu probable qu'à la différence de la Libye, la Ligue arabe saisisse le Conseil de sécurité au sujet de Damas, l'un des piliers de la Ligue. Le régime de Kadhafi est détesté par la plupart des dirigeants arabes, qui seraient ravis d'en être débarrassés. Ce n'est pas tout à fait le cas d'Assad. De toute façon, on n'imagine pas le représentant arabe au Conseil de sécurité - le Liban - soutenir une résolution anti-syrienne.

- La Russie, qui, à la surprise de beaucoup, a permis l'adoption de la résolution 1973 contre Kadhafi, ne soutiendrait pas non plus un texte contre son principal allié dans la région.

- Enfin, les grandes puissances redoutent une déstabilisation de la Syrie et une guerre civile à l'Irakienne qui pourrait en découler. Les Etats-Unis considèrent le leader syrien comme le garant du statu quo avec Israël et les Français craignent que des troubles graves en Syrie n'aient des conséquences désastreuses sur le Liban.

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