mardi 23 août 2011

La liste des martyrs de la révolution tunisienne.


La liste des martyrs de la révolution tunisienne.


Ci joint la liste des martyrs de la révolution tunisienne du 14 janvier 2011, pour ne jamais les oublier et les garder à  jamais dans nos mémoires et nos coeurs, paix a vos âmes. 


Gouvernorat de Kasserine
Nejib Mhamdi
Mohamed Omri
Ahmed Boulaabi
Wajdi Seyhi
Ghassene Chniti
Mohamed Yassine Rtibi
Marouene Jemli
Abdelkrim Dhifi
Elfadhel Masoudi
Salem Barhoumi
Mohamed Amine Mbarki
Slah Dachraoui
Ramzi Assili
Yakine Guermezi
Belgassem Ghodhbani
Mohamed Khadhraoui
Atef Lbaoui
Walid Saadaoui
Saber Rtibi
Abdelkader Ghodhbeni
Raouf Bouzidi
Walid Griri
Ahmed Jaberi
Mohamed Nasri
Farhat Elbenhissi
Gouvernorat de Tunis
Haythem Raissi
Sahbi Nahdi
Maroua Amina
Helmi Mannai
Wael Tounsi
Chkri Sifi
Mahdi Ouni
Adel Hanchi
Mohamed Kaissi
Aymen Okaili
Hamdi Elbahri
Belhassen Laaroussi
Fathi Elwesleti
Khaled Haddeji
Ahmed Elouerghi
Hatem Mouwaffak
Nabil Ben Laaroussi
Aissa Elhafi
Cherif Mtaa’Allah
Fathi Chelbi
Mahdi Boughanmi
Karim Rouefi
Walid Jamai
Taher Merghni
Makrem Jaouedi
Elyes Elkarrech
Ahmed Ayessi
Hamdi Elbahri
Chokri Elghamlouli
Gouvernorat de Nebeul
Zouhair Souissi
Wissem Ben Salem
Ali Elmiraoui
Wael Khalil
Khalil Thebti
Gouvernorat de Sidi Bouzid
Adel Hammemi
Nizar Sellimi
Mohamed Jebli
Mouadh Khlifi
Chaouki Nasri Haidri
Mohamed Amari
Abdelbasset khadhraoui
Abdelkarim Chawati
Mohamed Salah Bouzayeni
Houssine Neji
Raouf Kaddoussi
Manel Bouallegui
Ridha Bakkari
Gouvernorat de Kairouen
Haikel Bahrouni
Alaa Eddine Theyri
Saber Hilali
Gouvernorat de Ben Arous
Mohamed Alayet
Houssine Ben Chaabene
Mouez Bouheni
Slimene Fajra
Mohamed Fathallah
Anis Houli
Elhedi Mhajbi
Mohamed Nacer Talbi
Karim Ezzouri
Ahmed Elbakkouch
Souhail Riahi
Gouvernorat de l’Ariana
Faouzi Mokaadi
Moustfa Nahdi
Majdi Monsri
Ibrahim Boutriaa
Mohamed Mimouni
Kais Mezlini
Ahmed Kriaa
Ramzi Elmay
Thabet Ayari
Ayoub Riahi
Khmayes Fadhoul
Kamel Yaakoubi
Gouvernorat de Mannouba
Abdessattar kasmi
Samir Riahi
Anis Farhati
Mossaab Mejri
Ridha Sliti
Ali Cherni
Gouvernorat de Bizerte
Mahjouba Nasri
Abdallah Trabelsi
Hassan Trabelsi
Jamel Slouhi
Mohamed Danden
Hamdi Darouich
Sofiene Marzouk
Abdesslem ben Hamed
Gouvernorat de Zaghouene
Nouri Elakibi
Ayoub Hamdi
Mohamed Soltane
Gouvernorat de Gafsa
Hassan Arfaoui
Mosbah Jouhari
Gouvernorat de Sousse
Abdelbasset khadhraoui
Sofiene Nouir
Gouvernorat de Monastir
Narjes Nouira
Nezih Ayyari
Gouvernorat de Sfax
Slim hadhri
Gouvernorat de Jendouba
Hichem Mhimdi
Gouvernorat de Kef
Mohamed Jbebli
Chawki Mahfoudhi
Gouvernorat de Seliana
Lotfi Maaoui
Gouvernorat de Gabes
Rabi3 Boujlida
Naoufel Ghamagui
Hsouna Adouni
khaled Bouzaien
Mohammed zamezmi
Gouvernorat de Beja
Lazhar Kthiri
Wael Boulaaress
Oussama Amdouni
Gouvernorat de Medenine
Aymen Merai
Bayrem satouri
Gouvernorat de Kebili
Riadh ben Aoun
Dr.Hatem Bettaher
Gouvernorat de Tataouine
Mohmed Dghim
Mohamed Ben Salah
Nadhir Momen
Gouvernorat de Tozeur
Abdelkader Makki
Maher LaabidiLamjed Hammi


http://www.letweetiphone.net/la-liste-des-martyrs-de-la-revolution-tunisienne/
Source: 

Thala et Kasserine, 22 martyrs et 500 blessés, l'enquête touche à sa fin

Thala et Kasserine, 22 martyrs et 500 blessés, l'enquête touche à sa fin

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Publié le Mercredi 17 Août 2011 à 10:53
Selon le journal Assabah, l’enquête sur les évènements survenus à Thala et Kasserine quelques jours avant le 14 janvier, avance considérablement. Le juge d’instruction du tribunal militaire du Kef a entendu près de 500 victimes et témoins oculaires supplémentaires, hormis ceux qui ont été entendus par le juge d’instruction du tribunal de première instance de Kasserine, avant que le dossier ne soit transféré au tribunal militaire. Avant ce transfert, le nombre d’accusés s’élevait à 10, avec à leur tête l’ancien ministre de l’Intérieur Rafik belhaj Kacem. 

Après interrogation de centaines de personnes et établissement de recoupements, plus de 20 cadres des forces de sécurité, d’officiers et d’agents de l’ordre ont été mis en détention. Parmi eux, Adel Touiri, ex-directeur de la sureté nationale, Lotfi zouaoui, Jalel Boudrigua, et l’ex-directeur  des unités d’intervention du Nord, Youssef Abdelaziz, et l’officier des forces d’intervention Bechir Bettibi, ainsi que Rabeh Semari et Wissem Ouertani. D’autres accusés sont en état de fuite ou occupent encore leurs postes au niveau national ou régional.
Selon les sources du journal Assabah, les évènements de Thala et Kasserine ont provoqué la mort de 22  martyrs et près de 500 blessés, dont plusieurs par balle. La majorité d’entre eux souffrent d’handicap, entrainant 40% à 75% d’incapacité physique. L’enquête en cours touchera à sa fin cette semaine, et le dossier sera transféré à la chambre d’accusation. 

dimanche 21 août 2011

Traduction du rapport secret américain sur la corruption en Tunisie, dévoilé par Wikileaks Instructif, édifiant et accablant !


                                                                      AUTEUR : Ambassade USA en Tunisie

Source : http://www.maghrebemergent.com/actualite/maghrebine/1637-wikileaks-tunisie-la-traduction-integrale-du-cable-brulot-de-lambassadeur-us.html

Traduction du rapport secret américain
sur la corruption en Tunisie, dévoilé par Wikileaks

Instructif, édifiant et accablant !

Les câbles des diplomates américains divulgués par Wikileaks sont, du point de vue du fonctionnement des économies, d’un grand intérêt. Des lecteurs ont demandé qu’on puisse les rendre accessibles. Maghreb Emergent entreprendra de traduire les câbles qui évoquent le fonctionnement des économies locales. La franchise des diplomates américains sur ces questions ne rend ces câbles que plus intéressants. Nous commençons par le câble-brulot de l’ancien ambassadeur à Tunis, Robert F. Godec, actuellement au département d’Etat, spécialisé dans l’antiterrorisme.


Traduction du câble mis en ligne par Wikileaks
Source: http://213.251.145.96/cable/2008/06/08TUNIS679.html
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08TUNIS679 2008-06-23 13:01 2010-12-07 21:09  SECRET   Embassy Tunis VZCZCXYZ0000
SUBJECT: CORRUPTION IN TUNISIA: WHAT'S YOURS IS MINE
(CE QUI EST A TOI EST A MOI)
Classified By: Ambassador Robert F. Godec for Reasons 1.4 (b) and (d).
Résumé
1. (S) Selon le rapport annuel de Transparency International et des observations de contacts de l'ambassade, la corruption en Tunisie ne fait qu'empirer. Que ce soit des liquidités, des services, des terres, des biens, ou oui, même votre yacht, la famille du président Ben Ali est réputée pour le convoiter et obtenir ce qu’elle souhaite.
Au-delà des histoires de magouilles de la première famille (présidentielle NDLR), les Tunisiens déclarent rencontrer la corruption de bas niveau dans leurs contacts avec la police, la douane, et une série de ministères du gouvernement. L'impact économique est clair, avec des investisseurs tunisiens, craignant le long bras de «la famille», qui renoncent à de nouveaux investissements, le maintien de taux d'investissement interne faible et un taux de chômage élevé (Refs G, H). Ces rumeurs persistantes de corruption, combinées à une inflation en hausse et un chômage structurel, ont contribué à alimenter la colère contre le GOT (gouvernement tunisien. NDLR) et ont contribué à de récentes manifestations dans le sud-ouest Tunisie (Ref A). Ceux d'en haut serait les pires délinquants, mais susceptibles de rester au pouvoir, il n'y a pas de garde-fous dans le système.
Fin Résumé.
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Sans Limites (The Sky’s the Limit)
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2. (C) Selon Transparency International, indice 2007, la perception est que la corruption en Tunisie ne fait qu'empirer. Le classement de la Tunisie sur l'indice a chuté de 43 en 2005 à 61 en 2007 (sur 179 pays) avec un score de 4,2 (avec 1 pour le plus corrompu et 10 le moins corrompu). Bien que la corruption soit difficile à vérifier, et encore plus difficiles à quantifier, nos contacts sont tous d'accord que la situation s’oriente dans la mauvaise direction. Lorsqu'on lui a demandé s'il pensait que la corruption est meilleure, pire ou de même niveau, XXXXXXXXXXXX, exaspéré s'est écrié : «Bien sûr que ça se dégrade!". Il a déclaré que la corruption ne pouvait qu’augmenter, du fait que ses bénéficiaires sont à la recherche de plus en plus de sources de revenus. Plaisantant à propos de la hausse de l'inflation la hausse en Tunisie, il a dit que même le coût des pots de vin a augmenté. "Un contrôle routier utilisé pouvait vous coûter 20 dinars, maintenant c'est à 40 ou 50!"
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Tout dans la famille
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3. (S) La famille élargie du Président Ben Ali est souvent citée comme le centre de la corruption en Tunisie. Souvent considérée comme une quasi-mafia, une mention indirecte de la "Famille" est suffisante pour indiquer à quelle famille l’on fait allusion. Apparemment la moitié du monde des affaires en Tunisie peut se prévaloir d’une connexion avec Ben Ali par le mariage, et bon nombre de ces relations auraient grandement tiré profit de cette parenté.
L’épouse de Ben Ali, Leila Ben Ali, et sa famille élargie- les Trabelsis – sont ceux qui suscitent le plus la colère des Tunisiens. Avec les nombreuses allégations de corruption, les piques visent les Trabelsi pour leur manque d'éducation, leur faible niveau social, et leur luxe ostentatoire. Bien que certaines des plaintes sur le clan Trabelsi semblent exprimer le mépris pour leurs tendances de nouveaux riches, les Tunisiens font également valoir que la brutalité des moyens utilisés par les Trabelsis et leur abus flagrant du système les rendent facilement détestables. Le frère de Leila, Belhassen Trabelsi le membre de la famille la plus célèbre, est réputé pour avoir été impliqué dans une large gamme d’affaires de corruption, du remaniement récent du conseil d’administration de la Banque de Tunisie (Ref B) à l'expropriation des biens et l'extorsion de pots de vin. Sans compter celles dont il a hérité, les propriétés de Belhassen Trabelsi sont nombreuses et comprennent une compagnie aérienne, plusieurs hôtels, l'un de la Tunisie deux stations de radio privées, une usine d'assemblage d’automobiles, la représentation Ford, une société de développement immobilier…et la liste continue. (Voir Ref K pour obtenir une liste plus étendue de son patrimoine.) Pourtant, Belhassen est seulement l'une de membres de la famille de Leila composée de dix enfants connus, chacun avec ses propres enfants. Parmi cette grande famille élargie, Moncef frère de Leila et Imed son neveu en particulier, sont également d’importants acteurs économiques.
4. (S / NF) Le président est souvent absout par de nombreux Tunisiens qui prétendent qu'il est utilisé par le clan Trabelsi et n'est pas au courant de leurs magouilles. XXXXXXXXXXXX un fervent partisan du gouvernement et membre du XXXXXXXXXXXX, a dit à l'ambassadeur que le problème n'est pas Ben Ali, mais "la famille", qui va trop loin et enfreint les règles. Néanmoins, il est difficile de croire que Ben Ali ne soit pas au courant, au moins dans les grandes lignes, du problème de la corruption croissante.
Cela pourrait aussi refléter les divisions géographiques apparentes entre les fiefs de Ben Ali et des Trabelsi. Le clan Ben Ali se concentre sur région côtière centrale et le clan Trabelsi opère dans la région du grand Tunis et, par conséquent, génère la majeure partie des ragots. Le côté Ben Ali de la famille et de ses enfants et beaux-parents de son premier mariage sont également impliqués dans un certain nombre d'affaires.
Ben Ali a sept frères et sœurs, dont son défunt frère Moncef était un trafiquant de drogue connu, condamné par contumace à 10 ans de prison par les tribunaux français. Ben Ali a trois enfants avec sa première femme Naima Kefi: Ghaouna, Dorsaf et Cyrine. Elles sont mariées respectivement à Slim Zarrouk, Slim Chiboub, et Marouane Mabrouk – représentant des centres de pouvoirs économiques significatifs.
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Cette Terre est votre Terre, cette Terre est ma Terre
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5. (S / NF) Avec les prix réels de l’immobilier en plein essor et le foncier à la hausse, posséder des biens ou des terres au bon endroit peut être soit une aubaine soit un aller simple vers l'expropriation. Au cours de l’été 2007, Leila Ben Ali a obtenu gratuitement du gouvernement tunisien un lot de terrain convoité à Carthage afin de construire une école privée Carthage International School (F Ref). En plus du terrain, l'école a reçu en cadeau un financement de 1,8 millions dinars (US $ 1,5 millions) du gouvernement Et, en l’espace de quelques semaines, le gouvernement a construit de nouvelles routes et installé des feux de signalisation pour faciliter l'accès à l’école. Il est rapporté que Mme Ben Ali a vendu l'Ecole Internationale de Carthage à des investisseurs belges, mais l'ambassade de Belgique a encore été incapable de confirmer ou démentir la rumeur. XXXXXXXXXXXX affirme que l'école a été en effet vendue pour une somme non divulguée mais énorme.
Il a observé qu’une telle vente serait un pur profit puisque Mme Ben Ali a reçu la terre, les 'infrastructures et un énorme bonus de lourdes sans bourse délier.
6. (S / NF) La construction d'un manoir énorme et criard est en cours à côté de la résidence de l'Ambassadeur depuis l’année dernière. Plusieurs sources nous ont rapporté que la maison est celle de Sakhr Materi, gendre du Président Ben Ali frère et propriétaire de Radio Zitouna. Le propriétaire de ce terrain de premier ordre aurait été exproprié par le gouvernement tunisien pour une utilisation par l'administration de l’hydraulique, le terrai a ensuite été attribué à Materi pour un usage privé. Un propriétaire de café a raconté une histoire semblable à un employé de l'ambassade, Belhassen Trabelsi l'a forcé à échanger le café qu'il possédait, situé dans un emplacement de choix contre le café qu’il dirige actuellement. Le propriétaire du café a déclaré que Trabelsi lui a dit qu'il pouvait faire ce qu'il voulait; si un pot de vin de 50 dinars à la police n'étaient pas suffisant, Trabelsi a déclaré que le propriétaire (du café NDLR) n'avait qu'à l'appeler et il serait "prendrait soin de l’affaire."
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Yacht Recherché
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6. (S / NF) En 2006, Imed Trabelsi et Moaz, neveux de Ben Ali, auraient volé le yacht d'un homme d'affaires français bien introduit, Bruno Roger, président de Lazard Paris. Le vol, largement rapporté dans la presse française, est apparu en pleine la lumière quand le yacht, fraîchement repeint de sorte à couvrir ses caractéristiques distinctives, est apparu dans le port de Sidi Bou Said. Roger, un personnage important dans l'establishment français a créé un potentiel d’irritation dans les relations bilatérales et selon les rapports, le yacht a été rapidement restitué. L'affaire du yacht volé a refait surface au début de 2008 du fait d’un mandat d'Interpol pour les deux Trabelsis. En mai, les frères ont été traduits devant les tribunaux tunisiens, dans un effort destiné à satisfaire la justice internationale. Le verdict du procès n'est pas connu.
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Montrez-moi votre argent
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7. Le secteur financier (S) de la Tunisie reste en proie à de graves allégations de corruption et de mauvaise gestion financière.
Les milieux d'affaires tunisiens ironisent en disant que la relation la plus importante est celle que vous pouvez avoir avec votre banquier, ce qui reflète l'importance des contacts personnels plutôt qu’un projet d'affaires solide pour obtenir des financements. Le résultat d’un système bancaire fondé sur les relations personnelles est que le taux global des crédits non performants est de 19 pour cent, ce qui reste élevé, mais est inférieur au pic de 25 pour cent en 2001 (Ref I).
Les contacts de l'ambassade soulignent que beaucoup de ces crédits ont été consentis à de riches hommes d'affaires tunisiens qui utilisent leurs liens étroits avec le régime pour éviter le remboursement (réf. E).
La supervision laxiste du secteur bancaire en fait un excellent gisement d’opportunités, nourri par de nombreuses histoires de montages de la « Première Famille ».
Le récent remaniement à la Banque de Tunisie (Ref B), avec la femme du ministre des Affaires étrangères à la présidence et Belhassen Trabelsi nommé au conseil d'administration, en est le dernier exemple.
Selon un représentant du Crédit Agricole, Marouane Mabrouk, un autre des gendres de Ben Ali, a acheté une participation de 17 pour cent de l'ancienne Banque du Sud (aujourd'hui Attijari Bank) immédiatement avant la privatisation de la banque. Cette part de 17 pour cent a été décisive pour le contrôle majoritaire de la banque, la privatisation ne représentant que 35 pour cent du capital de la banque. Le représentant du Crédit Agricole a déclaré que Mabrouk a vendu ses actions à des banques étrangères avec une plus-value significative, l’adjudicataire de l'appel d'offres, l'hispano-marocain Santander-Attijariwafa a finalement payé une prime non déclarée à Mabrouk. XXXXXXXXXXXX a raconté que quand il était encore à sa banque il avait l'habitude de recevoir des appels de clients paniqués qui l’informaient que Belhassen Trabelsi leur avait demandé de l'argent. Il n'a pas précisé s'il leur avait conseillé ou non de payer.
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Effet d'entraînement
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8. (S) bien que les histoires de corruption de haut niveau de la famille soient parmi les plus fréquentes et les plus souvent répétées par les tunisiens, la petite corruption est celle qu’ils rencontrent le plus fréquemment dans leur vie quotidienne. Les contraventions pour excès de vitesse peuvent être ignorées, la délivrance des passeports peut être accélérée, et les usages peuvent être contournés - tous pour le bon prix. Les dons au fonds gouvernemental pour le développement 26-26 ou à la Société caritative Bessma pour les Handicapés soutenue par Leila Ben Ali sont également réputés pour graisser les rouages. Hayet Louani (protect), un membre bien introduit du Parlement, a fait face à une pression accrue du gouvernement après avoir refusé plusieurs "demandes" de donner de l'argent à l'équipe de football des Trabelsi. XXXXXXXXXXXX a déclaré que les inspecteurs des douanes réclament 10.000 dinars pour obtenir ses marchandises à la douane, il n'a pas révélé si oui ou non il a acquiescé à la demande.
9. (S) Le népotisme est également soupçonné de jouer un rôle important dans l'octroi de bourses et d'emplois. Connaître les personnes idoines au ministère de l'enseignement supérieur peut déterminer l'admission dans les meilleures écoles ou peut signifier une bourse pour étudier à l'étranger. Un FSN (employé local. NDLR) de l'ambassade a déclaré que le Directeur de la Coopération internationale, un contact de longue date, a offert de donner à son fils une bourse d'études au Maroc sur la base de leur connaissance. Si vous ne connaissez pas quelqu'un, l'argent peut aussi faire l'affaire. Il ya beaucoup d'histoires de Tunisiens qui ont payé des fonctionnaires au ministère de l'Enseignement supérieur pour envoyer leurs enfants à de meilleures écoles que celles auxquelles ils auraient eu droit au vu de leurs résultats aux examens. On soupçonne également que les emplois dans l’administration – très recherchés en Tunisie – soient alloués sur la base de connexions.
La défunte mère de Leila Ben Ali, Hajja Nana, est aussi citée pour avoir agi à titre de courtier pour les admissions scolaires et de recrutement au sein de l’administration, en fournissant ses services de facilitation contre une commission. Parmi les plaintes déposées par les manifestants dans le bassin minier de Gafsa figuraient des allégations selon lesquelles des emplois dans la Société des phosphates de Gafsa ont été attribués sur la base de connexions et de corruption.
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Le règne des voyous
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10. (S / NF) Les nombreuses histoires de corruption familiales sont certainement pénibles pour de nombreux Tunisiens, mais au-delà des rumeurs de commissionnements illicites domine l’exaspération devant le fait que ceux qui sont bien introduits peuvent vivre au dessus des lois. Un ressortissant tunisien a déploré que la Tunisie ne soit plus un Etat policier mais un Etat dirigé par la mafia. «Même la police rend compte à la famille!" s'écria-t-il.
Ceux qui sont au sommet seraient les pires délinquants, et susceptibles de durer au pouvoir, il n'y a pas de contrôles au sein du système. La fille d'un ancien gouverneur a raconté que Belhassen Trabelsi a fait irruption dans le bureau de son père dans un état de fureur, -allant même jusqu’à jeter un employé de bureau, une personne âgée, à terre, après avoir été invité à respecter les lois exigeant une couverture d'assurance pour son parc d'attractions. Son père a écrit une lettre au Président Ben Ali pour défendre sa décision et en dénonçant les méthodes de Trabelsi. La lettre est restée sans réponse, et il a été démis de ses fonctions peu après. La forte censure de la presse par le gouvernement fait que les histoires de corruption familiale ne sont pas publiées. La corruption de la famille reste une ligne rouge que la presse ne peut franchir qu’à ses risques et périls.
Bien que l'incarcération du comédien Hédi Février Baballah Oula était apparemment liée à la drogue, des groupes de défense des droits de l’homme pensent que son arrestation était une punition pour un spectacle de 30 minutes parodiant le président et ses gendres. (Tunis D).
Les ONG internationales assurent que les conditions de détention difficiles du journaliste Slim Boukdhir, arrêté pour avoir omis de présenter sa carte d'identité et outrage à un agent de police, sont directement liées à ses articles critiquant la corruption du gouvernement. La corruption demeure un sujet évoqué en murmurant après un bref regard derrière l’épaule.
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L'éléphant dans la pièce
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11. (S) Plusieurs économistes tunisiens estiment que l’augmentation ou non de la corruption n’est pas significative, car «la perception est la réalité. » La perception de la corruption croissante et les rumeurs persistantes de tractations en coulisses a un impact négatif sur l'économie indépendamment de la véracité des faits rapportés. Des contacts nous ont confié avoir peur d'investir, craignant que la famille n’exige une part de l’affaire. "Et alors ?" se demande Alaya Bettaieb, "Le meilleur scénario est que mon investissement soit un succès et que quelqu'un d'important essaie d’en prendre une part." La persistance de faibles taux d'investissement interne le confirment (Ref H). Bien qu’illégaux, les comptes bancaires à l’étranger, seraient monnaie courante. Une récente amnistie du ministère des Finances destinée à encourager les Tunisiens à rapatrier leurs fonds a été un échec lamentable. Bettaeib confie qu'il envisage d'enregistrer sa nouvelle société en Mauritanie ou à Malte, craignant des interférences indésirables. De nombreux économistes et hommes d'affaires observent que l’importance des investissements dans l'immobilier et le foncier reflètent-le manque de confiance dans l'économie et une tentative de mettre leur argent en sécurité (Ref C).
12. (S) Jusqu'à présent, les investisseurs étrangers n'ont pas été découragés, et selon les contacts dans les milieux d'affaires tunisiens, largement non affectés (par ces agissements. NDLR).
Les investissements étrangers continuent d’affluer à un rythme soutenu, même en excluant les privatisations et les grands projets du Golfe qui n'ont pas encore commencé. Les investisseurs étrangers rapportent plus rarement les tentatives d'extorsion rencontrées par les Tunisiens, ce qui est peut-être du au fait que les investisseurs étrangers ont recours à leurs propres ambassades et les gouvernements. Le représentant de British Gas a dit à l'ambassadeur qu’il n’avait été confronté à aucune irrégularité. XXXXXXXXXXXX a déclaré qu'il ya plusieurs années Belhassen Trabelsi avait tenté de faire pression sur une entreprise allemande activant dans le secteur offshore, mais qu’après une intervention de l'ambassade d'Allemagne, Trabelsi a été explicitement mis en garde afin d'éviter les sociétés offshore. Malgré les déclarations sur l’augmentation de l'investissement interne, le gouvernement tunisien met fortement l'accent sur l'accroissement des flux d'IED dans le pays, en particulier dans le secteur offshore. Néanmoins, il existe encore plusieurs exemples d'entreprises ou des investisseurs étrangers qui font l'objet de pressions en vue de s’associer au « bon » partenaire. Le meilleur exemple reste la non-entrée de McDonald's en Tunisie. Lorsque McDonald's a choisi de limiter la Tunisie à un franchisé qui n’était pas le candidat du gouvernement tunisien, l'affaire a capoté par le refus du gouvernement d'accorder l'autorisation nécessaire et le refus de Macdonald’s de jouer le jeu par l'octroi de sa licence à un franchisé ayant des liens avec la Famille.

Tunisie: la révolution confisquée par le triumvirat


15 janvier 2011                               AUTEUR : Tawfik BEN BRIK 

Tunisie: la révolution confisquée par le triumvirat

Ben Ali est parti, mais il reste aux Tunisiens à chasser du pouvoir Mohamed Ghannouchi, Foued Mebazaa et Abdallah Kallal, symboles du parti au pouvoir depuis Bourguiba.


C’est une fois et une seule fois que ça se passe dans la vie d’un homme. Et souvent, ça n’arrive pas. On reste sur les quais à attendre la locomotive. Le facteur, bonnes gens, ne sonne pas deux fois.

Il ne nous a pas oubliés. Il n’a pas oublié le peuple tunisien. Il a mis la chance entre ses mains. Il lui a donné la chance de vivre la révolution, ce mot oublié depuis les révolutions latino-américaines. Il a été donné aux Tunisiens de vivre un moment magique, de renverser un tyranneau de seconde division soutenu par les tsars et les kaisers du monde puissant. Avec la chute de Zine el-Abidine Ben Ali s'effondre un autre mythe, celui de l’Occident protecteur de ses contremaîtres et autres tenanciers des pays du Sud.
Qu’est-ce qu’une révolution, si ce n’est la victoire d’un peuple sur son usurpateur? Une révolution qui campe sur une position non négociable, une révolution qui plaide le collectif contre l’individualisme, pour la loi contre celle du plus fort, l’égalité contre les privilèges, pour le citoyen contre le client. Une révolution qui traque les tièdes, les mous, les hésitants, les parvenus. Une Tunisie qui croit –encore– à la révolution contre l’involution. Elle a sommé Ben Ali de déguerpir: vingt-trois ans, basta!
La première révolution futuriste
C’est la première révolution futuriste menée par un peuple gai mais inconsolable. Des jeunes enfants de la balle, des facebookers qui savent manier la souris de leur PC comme si c’était une manette de console de jeu. Leurs idoles sont les figurines de God of War ou Star Wars. Ce sont des Jedi à la cape brune et au sabre laser, des Obi-wan Kenobi et des Luke Skywalker, ces chevaliers élus qui apportent avec eux l’équilibre de la Force.
Les derniers jours de la révolution ont vu tourbillonner l’information. Chaque fait était englouti par un autre fait comme si c’était un crachat dans un océan d’évènements. La journée du vendredi 13 (14, en fait...) a vu un déferlement d’évènements de mauvais augure pour les uns, porte-bonheur pour les autres: Ben Ali déclare «non à la présidence à vie», limoge son gouvernement, décrète l’état d’urgence, l’armée investit l’aéroport et ferme l’espace aérien. Et plouf… Ben Ali s’en va, décrié, dans la honte, comme un chien la queue entre les jambes. «Un chien reste un chien, mais Ben Ali est moins qu’un chien », extrême insulte bouzidie.
Ombre de l'ombre
Un Premier ministre, Mohamed Ghannouchi, l’ombre de l’ombre, remonte à la place du moins qu’un chien, et s’autoproclame en direct sur TV7 nouveau président. A ses côtés, deux cartoons, les présidents de la Chambre des députés et de la Chambre des conseillers, Foued Mebazaa, depuis désigné président par intérim par le Conseil constitutionnel, et Abdallah Kallal. Deux criminels de guerre, le dernier étant recherché par la justice helvétique pour crime contre l’humanité.
Ce triumvirat est issu du symbole le plus abhorré des Tunisiens: le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), parti au pouvoir depuis Bourguiba. C’est au napalm qu’il faudrait le raser de la surface de la Tunisie. Ce parti est l'antre de tous les maux: clientélisme, régionalisme, corruption, injustice, usurpation électorale, despotisme local et dictature de proximité.
Ben Ali a foutu le camp: foutez le camp, partisans du RCD! En laissant le pouvoir à ses compères, ceux-là mêmes qui l’ont accompagné tout le long de son règne sans partage, Ben Ali espère mettre en échec la révolution. Une révolution de palais suffira. Révolutionnaires de mon pays, marchez sur le triumvirat et extirpez le RCD, cette verrue sur le nez.
Taoufik Ben Brik

Source : http://www.slate.fr/story/32795/tunisie-revolution-confisquee-ben-ali-mebazaa-ben-brik

"Tunisie : à Kasserine, la situation est chaotique"


11 janvier 2011                               AUTEUR : NOUVEL OBS / AFP   nouvelObs.com, journal d'actualité en temps réel

"Tunisie : à Kasserine, la situation est chaotique"
(attention, article du 11 JANVIER !)
Les émeutes ont fait, selon les associations, plus de 50 tués ces trois derniers jours rien que dans cette ville du centre-ouest. Le gouvernement annonce, lui, quatre morts par balle.

A Regueb, à côté de Sidi Bouzid, le 10 janvier 2011. 
 (AFP)

La situation était chaotique à Kasserine, chef lieu du centre-ouest de la Tunisie où des émeutes ont fait plus de 50 tués ces trois derniers jours, a indiqué mardi 11 janvier à l'AFP un responsable syndical. Ces affrontements ont eu lieu dans les cités Ennour et Ezzouhour."C'est le chaos à Kasserine après une nuit de violences, de tirs de snipers, pillages et vols de commerces et de domiciles par des effectifs de police en civil qui se sont ensuite retirés", a indiqué Sadok Mahmoudi, membre de l'union régionale de l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT, centrale syndicale). Cette version des faits a été corroborée par d'autres témoins interrogés par l'AFP. Le président de la Ligue tunisienne des droits de l'homme, Me Mokhter Trifi, a de son côté confirmé à l'AFP cette version de faits survenus la nuit dernière à Kasserine. "Une opération de commandos téléguidée a été organisée la nuit dernière pour piller et faire accréditer la thèse du complot avancée par le régime", a déclaré Me Mokhter Trifi à l'AFP. "Des bandes cagoulées ont semé le chaos sous les yeux des forces régulières qui se sont ensuite retirées à l'extérieur de la ville", a-t-il ajouté.Selon lui, ces actes "visent à faire accréditer la version des autorités qui ont "attribué les émeutes du week-end à des pilleurs parmi la population".
"Cadavres éventrés, cervelle éclatée"
Mokhter Trifi a fait état d'un "grand nombre" de tués, affirmant que "la confusion qui règne actuellement ne permet pas de donner un bilan chiffré."Le nombre de tués a dépassé les cinquante, a indiqué Sadok Mahmoudi, citant un bilan recueilli auprès du personnel médical de l'hôpital régional de Kasserine où ont été transportés les corps. Un fonctionnaire local ayant requis l'anonymat a aussi décrit "une situation de chaos" dans cette ville à 290 km au sud de Tunis, confirmant des tirs de snipers postés sur le toits et des forces de police tirant sur des cortèges funèbres.Le personnel médical de l'hôpital de Kasserine a débrayé durant une heure pour protester contre le nombre élevé de victimes et la gravité des blessures, a ajouté ce fonctionnaire, décrivant des "cadavres éventrés, à la cervelle éclatée".
Un homme de 75 ans et son épouse ont été tués dans le quartier Ezzouhour alors qu'ils allaient enterrer leur enfant lundi (bien lundi), selon ce témoignage.

Un bilan largement provisoire
Ces déclarations confirment ainsi le bilan indiqué par la présidente de la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) Souhayr Belhassen, qui indiquait un bilan de 35 morts sur la base d'une liste nominative. "Le chiffre de 35 morts s'appuie sur une liste nominative", avait-elle en effet déclaré plutôt dans la journée. "Mais le nombre total des victimes est plus important. Ca tourne autour de la cinquantaine, mais c'est une évaluation", avait-elle dit. Le bilan humain de cette révolte sociale, enclenchée le 17 décembre après l'immolation par le feu d'un jeune Tunisien de 26 ans, a "tragiquement augmenté" après les manifestations pendant le week-end dans les localités de Regeb, Thala et Kasserine, avait-elle ajouté.

Moins de tués selon le gouvernement
Le gouvernement tunisien a lui annoncé dans la même journée quatre tués par balles parmi des "assaillants" et huit blessés dans les rangs de la police dans les affrontements de Kasserine. "La ville de Kasserine a été le théâtre d'actes de violence et de destructions perpétrés par des groupes qui ont attaqué deux postes de police, à coup de bouteilles incendiaires, de bâtons et de barres de fer", selon le ministère tunisien de l'Intérieur. "Après diverses sommations et des tirs en l'air, la police a fait usage des armes dans un acte de légitime défense, lorsque les assaillants ont multiplié les attaques, jetant des pneumatiques en feu pour forcer les locaux de la police dont les équipements ont été incendiés", a ajouté le ministère. Cet incident a "occasionné la mort de quatre assaillants et pas moins de huit blessés plus ou moins graves parmi les agents de l'ordre, dont certains souffrent de brûlures", selon le communiqué officiel transmis à l'AFP. Ce nouveau bilan officiel porte à 18 le nombre total de tués par balles dans les affrontements ayant lieu depuis samedi dans le centre-ouest, selon le gouvernement.

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110111.OBS6020/les-emeutes-en-tunisie-auraient-fait-au-moins-50-morts.html

Kasserine la résistante...


12 janvier 2011                               AUTEUR : Journal OUEST FRANCE     Ouest France, toute l’actualité locale et internationale

Kasserine la résistante...
Dans l'ouest du pays, cette ville est un des foyers de la rébellion contre le pouvoir. Cinquante personnes y ont peut-être trouvé la mort en deux jours. Le pouvoir conteste ce chiffre.

Kasserine. De notre envoyé spécial
Scène de pillage à Kasserine, où les émeutiers mettent à sac une grande surface du centre-ville, appelée le « magasin général ». Des gosses passent les bras chargés de cartons. Ils ont pris ce qu'ils ont trouvé. Des rouleaux de papier de toilette, des paquets de biscuits, du lait, des conserves...

Un adolescent hilare fracasse le col d'une bouteille de bière qu'il se met à boire. Soudain, retentit le cri d'une femme. Elle appelle ses enfants. « Rentrez à la maison, vite ». Dans la rue, les visages brillent d'excitation. De peur, aussi.

« Ils voulaient tuer »

Hier, il y a encore eu des morts. La police a tiré. Des manifestants parlent de trente-huit victimes, d'autres de cinquante, pendant les deux journées où cette petite ville de 75 000 habitants, à l'ouest de la Tunisie, a laissé exploser sa colère et provoqué la riposte des forces de l'ordre. « Ils voulaient tuer. Tous les morts portent des blessures à la tête ou à la poitrine. Les balles ne sont pas arrivées par hasard », s'enflamme Nabir, 23 ans.

Le pillage du grand magasin met en rage Youssef Abidi. Cet enseignant est un des responsables du syndicat Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT). Pour lui, pas de doute, c'est orchestré par le pouvoir. « Ce sont les policiers qui ont ouvert les portes pour que les pillards puissent entrer. »

Il montre les rues où pas un uniforme n'apparaît. « Ensuite, ils sont partis pour les laisser faire. Les gens ont faim, c'était obligé qu'ils se servent. Et Ben Ali va pouvoir dire que ce qui se passe n'est qu'une affaire de voleurs alors que c'est un soulèvement populaire qui est en train d'avoir lieu. »

Le syndicaliste a lui aussi été la victime de la brutalité des forces de l'ordre. À 12 h 40, elles ont fait irruption, matraque à la main, dans les locaux de l'UGTT. « Ils poursuivaient des lycéens qui s'étaient réfugiés chez nous. Quand ils sont entrés, ils se sont mis à frapper tout le monde et à tout casser », raconte-t-il.

Vingt-quatre heures après, les rues de Kasserine portent bien visibles les traces des affrontements. Plusieurs bâtiments administratifs ont été incendiés, ainsi qu'une grande surface de meubles. Ce mardi, tous les commerces sont fermés. Ville morte.

Pourquoi une telle explosion de colère ? « Le chômage ! Personne n'a de travail. Regardez-nous. On a tous des diplômes, mais aucun n'a un emploi qui lui assure une vie digne », dénonce avec véhémence Issan, 22 ans, titulaire d'une maîtrise de gestion.

Le développement de la Tunisie a oublié Kasserine, où le taux de chômage frise les 30 %. « Pas un investissement. Cela fait cinquante ans que cela dure, dit Larbi, 35 ans. Il y a deux Tunisie. Celle du littoral, que les touristes connaissent. Et celle de l'intérieur, qui est une prison où l'on crève lentement.»

Source : http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Tunisie-au-coeur-d-un-des-centres-de-la-rebellion-_39382-1651735_actu.Htm?xtor=RSS-4&utm_source=RSS_MVI_ouest-france&utm_medium=RSS&utm_campaign=RSS

dimanche 7 août 2011

انتخابات "التأسيسي" الهيئة المستقلة للانتخابات تقرر التمديد في أجل عملية التسجيل إلى 14 أوت

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قررت الهيئة العليا المستقلة للانتخابات التمديد في عملية التسجيل لانتخابات "التأسيسي" الى يوم 14 أوت، بدل الموعد السابق الذي كان مقررا يوم 2 أوت. وستواصل مكاتب التسجيل فتح أبوابها أمام المواطنين ابتداء من الثامنة صباحا الى غاية الساعة الرابعة بعد الزوال أثناء رمضان، كما ستواصل وحدات التسجيل المتنقلة عملها أثناء الليل أيضا.
وقد تقرر ذلك خلال اجتماع عقده أعضاء المركزية، بالهيئة العليا المستقلة للانتخابات وتواصل إلى ساعة متأخرة من مساء أمس.
وكان كمال الجندوبي رئيس الهيئة رجح في ندوة صحفية عقدتها الهيئة أول أمس، إمكانية التمديد في آجال التسجيل في انتخابات المجلس التأسيسي بعد تدارس كل الحيثيات المحيطة بعملية التسجيل قبل اتخاذ القرار المناسب الذي يدعم مصداقية هذه المحطة الانتخابية، ولا يكون معرقلا للتمشي الانتخابي المضبوط لإجراء هذا الاستحقاق في موعده.
وكانت الهيئة المركزية ضبطت آجال التسجيل، حيث انطلقت عملية تسجيل الناخبين بمكاتب التسجيل يوم 11 جويلية 2011 على الساعة الثامنة صباحا وتختم هذه العملية يوم 02 أوت 2011 على الساعة السادسة مساء كما قرر لها في البداية، كما يتم تسجيل الناخبين التونسيين بالخارج بمقرات السفارات والقنصليات التونسية وعند الاقتضاء بمكاتب تسجيل معدة للغرض يقع إعلام العموم بها.
من ناحية أخرى ووفقا لصلاحيات الهيئة العليا المستقلة للانتخابات فبإمكانها عند الاقتضاء إصدار قرار في التمديد في آجال ختم التسجيل بحسب نسق الطلب عليه كما يمكن تغيير أوقات فتح المكاتب ويعلم العموم بذلك.
ولا يمكن للتمديد أن يتجاوز تاريخ 20 أوت وهو التاريخ تعليق قائمات الناخبين المحينة والتي تتضمن من تم ترسيم أسمائهم أو أولئك الذين وقع شطب أسمائهم.
ووفق نفس الرزنامة المعتمدة من قبل الهيئة فان باب الترشحات يفتح بمقرات الهيئات الفرعية للانتخابات بداية من 1 سبتمبر 2011 على الساعة الثامنة صباحا إلي يوم 07 سبتمبر 2011 على الساعة السادسة مساء وتستمر كل يوم من الفترة المذكورة دون انقطاع.
من جهة أخرى أحدثت بعض الأحزاب مطويات تم توزعتها على المواطنين، كما حثت منظمات عبر الخطاب المباشر، أو عبر الحملات المنظمة المواطنين للتسجيل، وذلك لمساعدة الهيئة العليا المستقلة للانتخابات في حملتها الوطنية الضخمة المعتمدة على الإشهار والعمل الميداني لضمان نسب تسجيل كبيرة لانتخابات المجلس التأسيسي غير أن أغلب المواطنين التونسيين لم يسجلوا إلى الآن، ولم يفق عدد المسجلين 20 بالمائة.